C'est, dit-il, parce que seule la fiction et donc, la littérature peuvent parler de ces choses;
Qu'on me pardonne de me citer (cf le n°16 du Mag sur le site "autour-des-auteurs.net) à propos du très remarquable "Des hommes "de Laurent Mauvignier (éd. deMinuit):
"deshommes est un grand livre, la preuve que la fiction permet à quelqu’un qui n’a pas été témoin, mais qui SAIT, d’en dire plus que ceux qui ont VU mais sans rien SAVOIR."
J'en veux une nouvelle preuve, tout aussi éclatante que la précédente, avec le HHhH de Laurent Binet (éd. Grasset), jeune auteur qui a entrepris de "narrer" comment le bourreau de la Tchécoslovaquie, Reinhardt Heinrich a été assassiné le 27 février 1942 par des résistants. Encore que je doive ajouter que le propos s'accompagne ici d'une passionnante réflexion sur le fondement même de l'entreprise : Est-ce un roman su'il faut faire, une compilation de témoignages, ce qu'on appelle un "roman historique (attention, danger) ? Tout le livre est comme vivifié par cette réflexion, que L.Binet contourne de la façon la plus intelligente, la plus "littéraire" en la rappelant très régulièrement, faisant en quelque sorte "le livre du livre". Et cela, où la "vraie fiction" n'a que peu de part -puisqu'il convient d'être absolument respectueux des faits et aussi précis que possible -, c'est de la forte et belle littérature.
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