lundi 5 avril 2010

Vous me faites suaire

Ce n'est pas que le mystère de ce qu'on appelle "le suaire de Turin" me préoccupe. Loin de là, ça me passerait plutôt comme un courant d'air sous les bras, mais, ne serait-ce que pour montrer mon ouverture d'esprit, j'ai voulu voir à la T.V. le résultat annoncé des nouvelles recherches. Après tout, entre la vie sentimentale de Johnny, celle de notre président et les rugissements de Monsieur Frédéric Lefèvre, s'il faut choisir...
`Je vous assure que j'ai suivi avec beaucoup d'assiduité et d'attention, bien décidé à connaître la vérité qu'enfin on allait nous révéler.
Pour l'essentiel, j'ai retenu que cette pièce de lin, datée de... (là, je ne sais plus trop) a reçu - je crois que c'était entre 1460 et 1490 - là, vous voyez que j'ai bien écouté - un rajout qui, après avoir été  dûment , analysé, authentifié - microscope électronique et datation au carbone 14 à l'appui - a pu être certifié comme étant du pur coton,  de celui qui poussait précisément à ...(là, je ne sais plus). De ce rajout (qu'en occitan, on appelle  un "petas" ( restez au masculin, svp), les scientifiques ont eu la permission de prélever une minuscule partie du drap pour approfondir leurs recherches, grâce à la grand bonne volonté de notre sainte mère l'église (je ne mets pas de majuscules, ça va plus vite). Grâce à la généreuse compréhension du propriétaire,  la communauté scientifique a pu partager ce tout petit bout en 4 plus petits morceaux afin de poursuivre les analyses en 4 laboratoires différents, ce qui témoigne d'une parfaite garantie de sérieux et d'objectivité. Enfin, on allait savoir ! Silence dans les rangs !
Hélas, tous ces travaux ont permis de faire apparaître des choses qu'on n'avait jamais vues et qui seraient, à côté de gouttes de sang dûment certifiées, des gouttes de sérum. Etonnant, non ? Et puis de nous dire que l'image qui apparaît sur le tissu est un positif et non un négatif, comme on aurait pu s'y attendre. Vlan ! nous voilà avec un mystère de plus sur les bras !
Autrement dit - et ce sera la conclusion du documentaire (diffusé sur une chaîne publique), plus on pose de questions, plus il en apparaît de nouvelles !!!
Comme si ce n'était pas  le propre des mystères, de se nourrir d'eux-mêmes ? 
J'oubliais de vous donner les résultats de l'analyse des quatre ou cinq fibres de coton extraites du "petas", qui sont que, finalement, elles ne datent peut-être pas du XVème siècle Alors ? 
La suite au prochain numéro,car il y en aura sûrement bientôt un autre.
Peut-être que, vers la fin, mon attention s'est un peu relâchée, mais ce que j'ai retenu de plus assuré, pour ma part, c'est que le processus de datation au Carbone 14 consiste à compter les atomes un par un, à la façon dont on compte les poissons qui franchissent une échelle à saumons. Et ça, je suis bien content de l'avoir appris !

2 commentaires:

  1. Ce n'est pas cela qu'on appelle un tissus d'âneries ?

    Moi, je dis, si on peut trouver un peu d'ADN de Jésus sur ce torchon, il faudrait le cloner, on trouvera bien une vierge comme mère porteuse, et un abbé pédophile pour lui faire le catéchisme, au petit...

    bon, j'arrête de blasphémer, sinon, en tant que rédacteur en chef de ce blog, tu iras rôtir en enfer !

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  2. Mais, mon cher Antoine, l'important c'est d'y croire.

    Franchement le monde n'était-il pas plus beau lorsque tu croyais encore au père Noël, que tu pensais que l'amour durait toujours, que le socialisme allait sauver l'humanité...

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