mercredi 17 mars 2010

Lacunes grammaticales

Je ne veux pas parler des lacunes que nous avons tous, mais de celles de notre grammaire française elle-même.
La première : l'absence du "neutre" , qui limite gravement le nombre de nos genres à deux : masculin, féminin. Certes, ce sont les principaux et l'on ne saurait faire sans eux, mais quand je vois les contorsions, ridicules et souvent douloureuses auxquelles on s'astreint pour parler d'une auteure ou écrivaine, je regrette le neutre allemand : das, aussi bien, et souvent mieux que der ou die. Cette féminisation militante ne me paraît en effet pas moins offensante pour notre vieille langue que ne l'est la non-reconnaissance du rôle des femmes dans la société. Je vois là comme un faux débat, une petite querelle masquant un vrai combat.
Second manque : celui d'une forme progressive à l'anglaise: I'm coming que les profs de collège traduisent par "je suis en train d'arriver", ce qui nous vaut en retour cette formule qui fkleurit depuis quelques temps chez les présentateurs de télévision : Les digues de Vendée sont en train d'être reconstruites plutôt que "les digues sont en cours de reconstruction" ou bien ce savoureux : "les travaux sont en train d'être arrêtés".
N'oublions pas que les voix qui sortent de la boite et les mots qui se lisent sur les enseignes sont les instituteurs tout-puissants de notre époque.

2 commentaires:

  1. Oui, la féminisation de certains mots sonne vraiment mal... "Auteure" est particulièrement désagréable !

    Je ne sais plus quel enseignant m'a dit un jour que c'est une question de dénomination, on ne devrait pas dire "féminin" et "masculin" pour nos genres grammaticaux, mais respectivement "genre marqué" et "genre non-marqué" ce qui évite que dans l'apprentissage de la grammaire les enfants s'identifient avec un genre grammatical en fonction de leur sexe. Cela épargnerait à une fille de se considérer comme appartenant à la même catégorie que "une table" ou "une chaise" et un garçon de se classer avec "un fauteuil" et "un guéridon"...

    Il est vrai qu'on arrive à des absurdités en disant "une verge, féminin" et "un vagin, masculin" ! Il faut donc bien dissocier les genres grammaticaux des "genres humains". Et on dit LE genre humain !

    Mais face à la mode de féminisation des mots, je demande que l'on puisse dire "un person" quand une personne est un homme ! Et un "sage homme" pour un maïeuticien !

    Il faudrait compter dans le dictionnaire, pour voir quel est le genre qui domine numériquement, et voir à combien de mots on donne une version dans l'autre genre pour que la parité soit rétablie !

    L'important, c'est que les amours et les délices appartiennent aux deux genres !

    J'arrête les âneries pour ce soir !

    RépondreSupprimer
  2. Je ne suis pas contre la féminisation de noms communs masculins. L'absence de terme féminin dans certains domaines est très parlante.... Domaines réservés...

    Je vous rappelle que Pierre-Jakez Hélias appelait sa femme "ma peintresse".

    RépondreSupprimer